31 janvier 2008

Punch up at a wedding

Retour à la réalité difficile pour Nicolas Sarkozy qui montre déjà des limites qui ne datent pas d'hier si on analyse son bilan en tant que Ministre de l'intérieur.
Les sondages d'opinion sont à la baisse et tous concordent pour montrer que les Français dans leur majorité considère Sarkozy en faillite sur sa principale promesse de campagne,le pouvoir d'achat. L'amour, la politique de civilisation, la religion et le remariage c'est bien, mais n'ayant pas été élu sur ces thématiques au demeurant passionnantes, si le volontarisme devant les caméras est toujours là, le ressort semble cassé.
C'est le péché originel de la campagne de Sarkozy : "je veux m'adresser à la France qui se lève tôt, qui a du mal a boucler ses fins de mois" répétait-il. Se faisant le pourfendeur du manque de volontarisme de ses prédecesseurs-quitte à multiplier les promesses démagogiques-le retour de bâton n'en est que plus difficile.
"Vous attendez de moi que je vide des caisses qui sont déjà vides"
: Il aurait été plus honnête de s'en rendre compte avant l'élection, surtout quand on a été Ministre des Finances quelques moi auparavant.
Or, aujourd'hui l'électorat populaire ne retient que les fastes, amourettes, amitiés people et haut placées du Chef de l'Etat.
Ceci jusqu'à l'overdose. Cela fait plus de cinq ans que l'activisme médiatique de Sarkozy constitue l'alpha et l'oméga de la politique française. Il pensait faire oublier ses promesses irréalisables en donnant du rêve par procuration. La baisse rapide de popularité vient également de son style de présidence, même une très proche l'a souligné "Il a un côté ridicule".
En fait de rupture, on retrouve une filiation avec le Chirac de 95 annoncant un plan de rigueur, quelques mois après une campagne sur la fracture sociale, qui avait débouché à l'époque sur la dissolution de l'Assemblée Nationale.
Mais ce risque est plus restreint aujourd'hui. Sarkozy n'a pas de rival dans son camp, l'opposition, plongée dans la cacophonie et les luttes fratricides, est atone ou presque et Bayrou tente difficilement de rebâtir sur le champ de ruine du centre.
Reste Besancenot dont le discours (que les commentateurs politiques jugent volontiers démagogique, nihiliste) entre en raisonnance avec ce que vit une partie de cet électorat floué par le sarkozysme.
Prospèrant sur la critique de ce capitalisme devenu "fou" qu'il n'a jamais cessé de dénoncer, Besancenot fait preuve d'une véritable cohérence dans le discours quand de l'autre côté on subit un jour les déclarations péremptoires sur les scandales du capitalisme financier, suivies le lendemain d'une volte-face pour ne pas se mettre à dos ses amis patrons ou ses partenaires de l'Union Européenne.
La pente est savonneuse et rien ne semble être en mesure de stopper cette dégringolade. Même en politique internationale, domaine réservé du Président qui permet de redorer son blason comme pour Chirac avec la guerre d'Irak, les premiers actes de Sarkozy d'alignement sur la poitique désastreuse de Bush sont porteurs d'inquiétudes dans l'opinion et par là même de défiance vis-à-vis du Président.
Le cadeau de mariage des Français pour le jeune triple marié n'est pas très beau mais ne doutons pas que ceux de ses amis patrons et people sauront le réconforter.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

j'ai été aussi assez surpris par le commentaire de christophe, assez indigne d'un démocrate, sur le nihilisme de besancenot. la critique venait du fait qu'il veut simplement faire exploser le système. toutes proportions gardées, heureusement que sous vichy ou, pour être plus extrême, pendant la révolution, il y avait des gens desireux de construire un monde nouveau. Même si je ne partage pas toutes ses idées, force est de constater que c'est un des seuls politique qui semble éloigné de cette politique politicienne tant condamné par christophe lui-même, et dont le discours reste pragmatique et cohérent dans le temps.

thm a dit…

Il a manqué de clairvoyance encore hier sur LCI. Sur l'anti-américanisme en France, il a pris pour exemple les 39% de Français qui souhaitent que Besancenot compte dans l'avenir politique, le tout sous un rire puant du présentateur Jean-François Rabilloud.
Je ne vois pas ce qu'il y a d'anti-américain là-dedans et surtout ce qu'il y a de risible. Les américains en sont à leur huitième année de Bush donc question catastrophe politique, il y a là de quoi rire vraiment.