9 mars 2008

Succès pour la gauche, quelle attitude face au MoDem?

Le 1er tour des élections municipales est plutôt intéressant pour l'avenir du PS et de ses alliances. Le reflux face à la défaite de 2001, la sociologie des villes et la déception de la politique gouvernementale explique ces bons résultats.Reste que le MoDem a plutôt réussi son premier baptême du feu électoral, en se plaçant en position d'arbitre dans plusieurs municipalités, et à ce titre, est courtisé de part et d'autre.
Panafieu à Paris et l'UMP plus généralement l'ont compris, eux, qui après avoir littéralement tenté de "flinguer" le MoDem suite à la présidentielle, regardent la formation orange avec les yeux de Chimène. L'UMP, toute puissante a perdu de sa superbe et le damage control l'on a entendu ce soir comme "défaite moins lourde que celle annoncée par les sondages", "scrutin uniquement local", "le chômage au plus bas depuis 1983" ou encore "la gauche n'a rien à proposer" qui va faire mentir les mines défaites de la plupart des personnalités de la majorité.
Face à "l'ouverture", c'est à dire le débauchage de personnalités de gauche par Sarkozy dans le but de déstabiliser le PS et de dépecer le centre, le PS et le Modem ont l'occasion de créer des majorités basées sur des convergences d'idées, bref le contraire de ce qu'a fait l'UMP jusqu'alors.
Alors, il y a certes des couacs dans la stratégie du MoDem qui n'est pas "claire" - je dirais plutôt qu'elle n'est pas manichéenne - mais la tendance de fond est celle d'un rapprochement entre cette formation et le parti majoritaire à gauche.
Sur ce point Ségolène Royal à "un temps d'avance" sur Bertrand Delanoë, elle qui a pris position pour une alliance avec le MoDem pour le second tour des municipales, quand le maire de Paris reste plus prudent car en position de force et peut à ce titre se passer d'eux.
Nul doute que la bataille qui s'annonce pour la tête du PS à l'automne entre en considération dans ces prises de position, mais le renouvellement des alliances sera une question centrale pour ce parti qui vit encore sur les fondements du congrès d'Epinay et du programme commun de 1972 et qui doit faire face à la faiblesse du PC et des Verts depuis l'expérience de la gauche plurielle. Les Verts font plutôt bonne figure mais le PC - qui stoppe l'hémorragie pour le moment - ne risque pas de sortir de sa lente agonie,l'avenir de la gauche radicale passant clairement par Besancenot.
Alors, le PS peut toujours considérer qu'aucune évolution du MoDem n'est possible, que ce parti est à droite et que rien n'est envisageable avec lui; ou prendre acte des convergences entre leurs électorats et, face au gadget sarkozien de l'ouverture, propose une alternative crédible. L'attitude actuelle du PS et de sa direction risque de renforcer aux yeux des Français son statut de bon gestionnaire local incapable de porter un projet pour la France.

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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